Intervention en plénière
July 17, 2019 by Charles Goerens
Strasbourg 17/07/2019
Mon intervention en plénière le 17 juillet à Strasbourg sur le thème de l’aide humanitaire en Méditerranée, ainsi que ma réponse au carton bleu de Claire Fox, du parti Brexit de l’Angleterre. (english version)
“Madame la Présidente, si j’étais une personne menacée de noyade en Méditerranée, les propos de certains de nos collègues qui se fichent du malheur de ces personnes, je cracherais dessus.
L’action humanitaire ne doit pas être neutre mais impartiale. Elle ne doit pas être neutre, au sens d’une équidistance entre les victimes et leurs bourreaux, parce qu’elle doit toujours se ranger du côté des faibles et des personnes en danger. Elle doit être impartiale parce que l’action humanitaire ne fait pas de distinction entre les victimes, quelle que soit leur origine, leur nationalité ou leur opinion.
L’exposition au danger, à la poursuite ou à la guerre, suffit à elle seule pour la déployer. Les principes ainsi définis, notamment par Henry Dunant, ont été codifiés entre-temps. Ils constituent aujourd’hui les normes du droit humanitaire international et, par voie de conséquence, du droit maritime.
M. Salvini est-il le seul responsable de la situation exécrable en Méditerranée? Non. Ceux qui refusent d’accueillir des personnes sauvées en Méditerranée sont responsables au même titre que lui. Il n’existe donc aucune circonstance atténuante pour justifier le refus de venir en aide aux personnes en danger. L’indifférence, en cette circonstance, n’est pas une opinion, c’est un délit. Aussi me semble-t-il judicieux de demander à certains de nos États membres, qui n’ont que faire du droit humanitaire et des principes qui le sous-tendent, de revenir au respect des normes.
Finalement, j’invite la future Commission à continuer à attribuer ce portefeuille à un commissaire qui n’aura d’autre fonction que celle de commissaire à l’action humanitaire.”
Carton bleu de Claire Fox, Parti Brexit de l’Angleterre:
“I want to ask you whether you think that, by saying that anybody who has qualms about an open humanitarian process is guilty of a crime, is not letting the EU off the hook.
The EU created Fortress Europe. The EU is ultimately responsible for those drowning in the Mediterranean. It is an absolute nerve to have a go at nation-states who dare do what? Assert their national sovereignty to make decisions about who they welcome. It’s the EU with blood on its hands or rather those drowned people.
Don’t try and play the humanitarian card in order to guilt-trip people in this room for simply staying that nation-states should be able to decide who they have live in their countries, and don’t say that you are more humanitarian than others because you hang your heart on your sleeve in this House.”
Réponse:
“Madame la Présidente, j’aimerais dire à la personne qui vient de m’interpeller que si j’ai le choix entre une souveraineté mal comprise d’un État membre et le devoir de protéger les personnes humaines, le choix n’est pas difficile à faire.
Ce que j’aimerais ajouter à mon propos, c’est qu’il y a des États dans notre Union européenne qui se comportent comme s’ils n’avaient jamais entendu parler de droit, de communauté de valeurs et de respect du droit humanitaire. C’est un impératif, et je répète mes propos introductifs, ceux qui ne respectent pas ces principes, je cracherai dessus.”
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