Sur le programme de travail de la Commission 2012
November 15, 2011 by Charles Goerens
Charles Goerens (ALDE). – Monsieur le Président, le grand défi pour 2012, ce n’est pas seulement la réponse à la crise de la dette souveraine ainsi que la sauvegarde de marges budgétaires suffisantes pour préparer l’avenir, c’est tout simplement la poursuite de la construction européenne elle-même.
Il est vrai que la Commission dispose de moyens budgétaires trop limités avec 1 % du produit intérieur brut européen pour faire bouger les lignes. Mais on serait tenté de paraphraser Staline à ce propos: la Commission, combien de divisions? Mais ce serait la mauvaise façon de poser le problème.
La question centrale, c’est la suivante: la Commission dispose-t-elle encore de l’autorité et de la cohérente suffisantes pour peser sur le cours des choses? Ou les réponses aux grands problèmes vont-elles être trouvées dans un contexte aussi grotesque que celui qui a marqué la dernière rencontre des chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles?
Dans cette enceinte, nous sommes nombreux à croire que le discours qu’a tenu le Président Barroso à l’occasion du débat sur l’état de l’Union eut été salutaire s’il avait été prononcé avec la même verve dès 2008. Car la richesse des propositions à elle seule n’aura pas raison de la menace de décomposition de la construction européenne. Il importe de s’attaquer dorénavant aux causes mêmes de la crise qui devient entre-temps sociale et politique.
Même si ce n’est plus original, pour l’avoir répété maintes fois, ce qui importe avant tout c’est la méthode qui doit s’appliquer au grand chantier européen, une méthode qui doit donner des impulsions nouvelles, d’une part, et qui doit, le cas échéant, mettre au pied du mur les États membres trouvés en défaut de solidarité. Je ne pense pas seulement aux pays qui ont certes contribué à la dégradation de leur situation budgétaire, mais aussi et avant tout à des pays comme l’Allemagne. Ne pas l’évoquer reviendrait à taire une partie du problème.
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