Initiative en faveur d’un vaccin contre la tuberculose
February 2, 2011 by Charles Goerens
Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir apporter mon soutien à un projet paneuropéen très ambitieux, à la fois pour l’Union européenne et pour les pays en développement, visant à mettre un terme à l’élimination de la tuberculose par la vaccination.
Rappelons que plus de 1,7 million de personnes sont mortes de la tuberculose en l’an 2009. Le coût en vies humaines est de 4 700 personnes par jour. Ajoutons à cela les pertes économiques annuelles, qui seraient de l’ordre de plus de 50 milliards de dollars par an rien que pour l’Afrique. De là à ramener la tuberculose à un problème typique des pays en développement, ce serait un grand leurre.
En effet, les cas rapportés au Royaume-Uni et en Irlande pendant l’été 2010 nous rappellent la présence de la maladie chez nous, sans parler des ravages que la même maladie fait à l’est de notre continent, notamment en Russie et en Moldavie. L’initiative TBVI est une initiative qui vise à créer des vaccins efficaces en vue de protéger les populations des pays en développement à un prix abordable. À ce titre, je me permettrai de faire les remarques suivantes.
Premièrement, la santé n’a pas de prix mais elle a un coût. Si l’accès aux soins doit être universel, la capacité de paiement reste quant à elle limitée aux pays industrialisés. Il importe, dès lors, de bien répartir les charges. Les patients du nord, c’est-à-dire des pays industrialisés, doivent bien entendu payer le prix fort, sinon les sources de financement de la recherche devraient tarir assez rapidement. Cependant, étant donné que la contribution financière des pays du sud reste, sinon inexistante, du moins purement symbolique, notre solidarité devient indispensable pour combler cette insuffisance.
Deuxièmement, l’initiative TBVI a aussi toute sa place dans la stratégie UE 2020. Elle illustre parfaitement ce dont nous pouvons être capables si nous savons arrêter en temps voulu les priorités en matière de santé.
Troisième remarque – et je voudrais terminer par là –, cela n’exclut nullement les financements additionnels ou complémentaires à charge des grands bailleurs institutionnels dont, notamment, la Banque mondiale. D’autres États, comme par exemple les États-Unis, le Canada ou nombre de pays émergents concernés par le problème de la tuberculose, soit directement au niveau de leur population, soit indirectement au titre de la solidarité internationale, devraient en toute logique aussi apporter leur contribution à ladite initiative. Il s’agit, en l’occurrence, de la formule partenariat public/privé.
Cette nouvelle approche peut être salutaire à condition de limiter la solidarité à ceux qui ont à la fois des besoins médicaux et financiers. L’alternative consisterait à ne protéger que les populations solvables.
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