Election du président du Conseil européen et du Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
November 25, 2009 by Charles Goerens
Préparation du Conseil européen des 10 et 11 décembre 2009
Monsieur le Président, ce que je vais dire ne concerne pas la Présidence suédoise en exercice du Conseil, qui a fait une excellente présidence, et je tiens à l’en féliciter, mais mes remarques concernent plus particulièrement l’ensemble du Collège des membres du Conseil européen.
Que n’a-t-on pas fait pour sauver le traité de Lisbonne? On s’est battu pendant des années pour rendre l’Europe plus transparente, plus efficace, plus visible, plus proche du citoyen.
Dans notre logique, le Conseil européen extraordinaire du 19 novembre 2009 n’aurait pas trahi l’esprit du traité de Lisbonne en ne procédant à la nomination du président du Conseil et du haut représentant qu’après l’entrée en vigueur du nouveau Traité. On a lutté pendant dix ans pour ce Traité, et le Conseil n’a pas voulu attendre dix jours pour appliquer les nouvelles dispositions relatives aux nominations des deux postes.
On n’aurait pas trahi l’esprit du traité de Lisbonne, pour lequel on s’est tant battu, en confiant le poste de président à Jean-Claude Juncker, Européen convaincu, bon pédagogue, un passionné de l’Europe, disposant d’une expérience et d’une expertise remarquables. Il est rare de rencontrer quelqu’un incarnant tant de qualités. On ne nous a pas encore expliqué en quoi ses qualités incontestables ont constitué un obstacle à sa nomination, parce que tel semble bien être le cas. Je ne suis pas le seul qui aimerait être éclairé à ce propos.
De Conseil européen ordinaire en Conseil européen extraordinaire, la rencontre de jeudi dernier n’a pas été, elle non plus, en mesure de masquer le clivage sous-jacent entre l’esprit intergouvernemental et la méthode communautaire. Je ne suis pas le seul à déplorer cet état de choses. Alors qu’après le référendum en Irlande, on était nombreux à croire à un nouveau souffle de l’Europe, on est aussi nombreux à regretter le départ peu convaincant de ce début de législature.
Un mot pour conclure: il ne me reste plus qu’à souhaiter que le président désigné, dont les qualités humaines et l’habileté politique sont notoires, arrive à donner le plus rapidement possible des impulsions nouvelles à une Europe qui en a tant besoin.
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