Coordination de l’aide humanitaire et de la reconstruction en Haïti

April 20, 2010 by Charles Goerens

Monsieur le Président, en Haïti, l’approche de la saison des ouragans rend indispensable le maintien de la phase humanitaire et probables d’autres interventions d’urgence.
Pour parer au plus pressé, il importe, en effet, de prévoir des abris assez robustes et en quantité suffisante. Cette mesure devient pertinente étant donné que, d’une part, la reconstruction des logements détruits prend du temps et que, d’autre part, l’exposition directe d’Haïti aux ouragans laisse craindre le pire, comme l’a montré l’expérience récente.
Vouloir sortir de l’humanitaire maintenant serait tout simplement irresponsable. Reporter à plus tard la reconstruction le serait tout autant. Autrement dit, il faut tout faire en même temps: l’humanitaire pour qu’il n’y ait plus de morts inutiles, la reconstruction pour renouer au plus vite avec une vie un tant soit peu normale, la relance de l’économie, qui est essentielle pour générer des ressources de façon durable, le renforcement de la capacité budgétaire de Haïti à très court terme et l’engagement résolu dans la décentralisation.
La conférence des donateurs, qui s’est tenue au siège des Nations unies le 31 mars dernier, a été un succès. Que va-t-il rester de cette conférence lorsqu’on aura tout oublié? Outre les interventions humanitaires, retenons premièrement la nécessité d’un redémarrage rapide de l’économie, que le directeur général du FMI appelle de ses vœux, celui-ci tablant sur une capacité de croissance annuelle de 8 % dans les cinq prochaines années.
Deuxièmement, dans le même ordre d’idées, la relance du secteur agricole devient la priorité économique. Aujourd’hui, Haïti a besoin de 80 % de ses recettes d’exportation pour financer son importation de produits agricoles. Rappelons que, par le passé, Haïti a connu des périodes d’autosuffisance alimentaire.
Troisièmement, c’est sur des critères de pertinence, d’efficacité, d’efficience et de durabilité qu’il va falloir évaluer le développement de Haïti.
Quatrièmement, afin d’inscrire le développement dans la durée, l’appropriation de celui-ci par les Haïtiens constitue une condition sine qua non .
Cinquièmement, le tremblement de terre en Haïti prouve, une fois de plus – s’il en était besoin – qu’il importe de mettre en place sans tarder un dispositif d’aide humanitaire rapide visant la mutualisation des capacités tant matérielles qu’humaines de tous les États membres de l’Union européenne.
Qu’attend-on pour traduire dans la réalité les propositions du rapport de Michel Barnier?
Finalement, l’importance de l’apport européen à la solution du problème haïtien aura été décisive. Merci à la haute représentante, merci aux commissaires Piebalgs et Georgieva ainsi qu’à leurs directions générales, qui méritent notre reconnaissance.

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Member of the European Parliament (Renew Europe)

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