Changement climatique et pays en développement dans le contexte de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de Copenhague
October 20, 2009 by Charles Goerens
Monsieur le Président, trois points me paraissent essentiels dans ce débat.
D’abord, la Conférence de Copenhague est un pari sur l’avenir. Le pari n’est pas encore gagné, la Présidence vient de le rappeler. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que tout dépend de l’Union européenne, mais sans détermination et sans crédibilité, comme vient de le rappeler Mme Joly, rien ne se fera dans ce domaine.
Deuxième point, à l’incertitude, il faut se garder d’ajouter la confusion. S’agissant de l’impact du changement climatique sur les pays en voie de développement, il faut que l’Union européenne reste crédible. Elle a pris un engagement en 2005 quant au niveau d’aide publique au développement, qui doit atteindre 0,7 % en 2015. Il n’est pas question de lésiner sur cet objectif.
Il ne peut être question de diluer cette promesse, ni par une réduction de l’engagement tel que je viens de le rappeler, ni par une réaffectation des sommes versées au titre d’aide publique au développement à des fins de lutte contre le changement climatique.
Il convient de préciser que les sommes qui vont être annoncées à Copenhague au profit des pays en voie de développement doivent être de l’argent additionnel. On vient d’évoquer la somme de 35 milliards, il s’agit de 35 milliards additionnels.
L’Union européenne serait bien inspirée de ne pas laisser planer le moindre doute sur sa détermination à lutter pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, d’une part, et contre le changement climatique, d’autre part. Si l’Union européenne devait s’écarter de cette ligne, cela reviendrait à une rupture politique qui ne manquerait pas de miner la confiance des pays en développement dans l’Union européenne. Si nous arrivons déjà à nous mettre d’accord sur ce point, ce débat n’aura pas été vain.
Troisième point. Nous avons besoin des États-Unis, de la Chine, de l’Inde, de tous les pays industrialisés, mais aussi des pays émergents et bien entendu des pays en développement. À cette fin, il serait judicieux de penser à des partenariats nouveaux Nord-Sud, notamment en matière de production d’énergie alternative. L’exploitation de l’énergie solaire à des fins de production de courant électrique au sud de la Méditerranée pourra devenir, si nous le voulons, l’un des grands chantiers Nord-Sud, en réponse à la crise économique, d’une part, et à la crise climatique, d’autre part. Cela ne devrait en rien remettre en question les efforts qu’il importe de déployer dans le cadre de la lutte contre la déforestation, par exemple, où la responsabilité – je tiens aussi à le rappeler – des pays émergents, dont certains sont membres du G20, est écrasante.
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