Sur l’annonce du référendum grec
November 2, 2011 by Charles Goerens
L’espoir qu’a fait naître la conclusion du récent accord sur la dette souveraine grecque commence déjà à s’estomper. L’annonce du Premier ministre Papandreou de soumettre ledit accord à un référendum populaire pourrait se révéler être davantage une partie du problème qu’une partie de la solution.
Même si l’on peut comprendre la volonté du gouvernement grec d’en découdre avec le principal parti d’opposition – l’un des principaux responsables de la dégradation des finances publiques grecques au cours des dernières années – la procédure référendaire risque de prendre les allures d’une partie de roulette russe et pour la Grèce et pour la zone Euro.
Sans pouvoir connaître à ce stade l’issue de la consultation populaire, rien que l’annonce du référendum contribue déjà à raviver la spéculation sur des marchés qui auraient bien pu se passer de ces tensions inutiles. Il incombe aux responsables politiques de calmer le jeu plutôt que de souffler sur la braise.
Si l’on peut comprendre l’impatience du peuple grec qui n’en peut plus, il y a lieu de tenir compte aussi de l’opinion des autres Etats membres de la zone Euro dont les populations sont également exsangues. Tout doit d’ailleurs être fait pour redonner un nouveau souffle à l’économie grecque. Cet effort qui va s’inscrire dans la durée, les Grecs ne pourront l’assumer que dans la concertation et la solidarité avec leurs partenaires.
Pour qu’il n’y ait pas le moindre malentendu, le politique doit tenir les rênes. C’est le primat du politique qui doit s’affirmer et ce avant tout dans un Etat démocratique. Même si le référendum permet indiscutablement d’affirmer la volonté majoritaire d’un peuple, il n’est certes pas le seul moyen de son expression démocratique.
Dans les circonstances actuelles, le suivi des résultats obtenus péniblement lors du Sommet de l’Eurozone n’est pas exclusivement une affaire intérieure grecque. Il était donc urgent de renoncer à toute précipitation en la matière. Sans vouloir imposer quoi que ce soit à la Grèce, une consultation avec ses partenaires n’eût sans doute pas été inutile.
Communiqué de presse de Charles Goerens sur l’annonce du référendum grec. (Bruxelles, le 2 novembre 2011)
L’espoir qu’a fait naître la conclusion du récent accord sur la dette souveraine grecque commence déjà à s’estomper. L’annonce du Premier ministre Papandreou de soumettre ledit accord à un référendum populaire pourrait se révéler être davantage une partie du problème qu’une partie de la solution.
Même si l’on peut comprendre la volonté du gouvernement grec d’en découdre avec le principal parti d’opposition – l’un des principaux responsables de la dégradation des finances publiques grecques au cours des dernières années – la procédure référendaire risque de prendre les allures d’une partie de roulette russe et pour la Grèce et pour la zone Euro.
Sans pouvoir connaître à ce stade l’issue de la consultation populaire, rien que l’annonce du référendum contribue déjà à raviver la spéculation sur des marchés qui auraient bien pu se passer de ces tensions inutiles. Il incombe aux responsables politiques de calmer le jeu plutôt que de souffler sur la braise.
Si l’on peut comprendre l’impatience du peuple grec qui n’en peut plus, il y a lieu de tenir compte aussi de l’opinion des autres Etats membres de la zone Euro dont les populations sont également exsangues. Tout doit d’ailleurs être fait pour redonner un nouveau souffle à l’économie grecque. Cet effort qui va s’inscrire dans la durée, les Grecs ne pourront l’assumer que dans la concertation et la solidarité avec leurs partenaires.
Pour qu’il n’y ait pas le moindre malentendu, le politique doit tenir les rênes. C’est le primat du politique qui doit s’affirmer et ce avant tout dans un Etat démocratique. Même si le référendum permet indiscutablement d’affirmer la volonté majoritaire d’un peuple, il n’est certes pas le seul moyen de son expression démocratique.
Dans les circonstances actuelles, le suivi des résultats obtenus péniblement lors du Sommet de l’Eurozone n’est pas exclusivement une affaire intérieure grecque. Il était donc urgent de renoncer à toute précipitation en la matière. Sans vouloir imposer quoi que ce soit à la Grèce, une consultation avec ses partenaires n’eût sans doute pas été inutile.
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