Sur la reconstruction et la démocratisation du Mali
June 12, 2013 by Charles Goerens
La reconstruction et démocratisation du Mali
La longue normalisation du Mali après le coup d’État militaire reste un chemin semé d’embûches.
Si d’aucuns y voient une perspective réelle, beaucoup cependant reste à faire.
La région de Kidal notamment n’est pas encore sécurisée. A ce propos un rôle clé revient aux Touaregs, incontournables dans la recherche d’une issue favorable.
Deuxième bémol: la fragilité de toute la région sahélienne qui continue à être exposée à des secousses importantes depuis le début du printemps arabe.
Aussi le calme relatif du moment ne devrait-il en aucun cas être interprété comme la fin de la violence dans cette région. Tout porte à croire que les islamistes armés jusqu’aux dents, responsables de la dégradation de la situation malienne se préparent à un redéploiement pouvant constituer une menace pour toute la région.
Quant aux points plus positifs, mentionnons d’abord:
1. La tenue des élections présidentielles les 28 juillet et 11 août prochains. L’Union européenne y envoie d’ailleurs une délégation d’observateurs électoraux présidée par notre éminent collègue Louis Michel dont la réputation en matière de fin connaisseur de la réalité africaine n’est plus à faire.
2. Saluons également l’engagement de la communauté internationale. La force des Nations Unies, MINUSMA, visant la stabilisation et le maintien de la paix en est un exemple.
3. Et c’est sans doute de loin le point le plus positif: le résultat encourageant de la conférence des donateurs tenue à Bruxelles en mai dernier, prête à investir plus de 3 milliards d’euro dans la reconstruction du pays.
Quant à la question de savoir si les élections doivent se tenir au début du processus de reconstruction de l’État malien ou à la fin, je reste convaincu que la tenue de l’élection présidentielle tel qu’annoncée est la bonne décision.
Pourquoi?
La raison en est que les élections s’inscrivent de toute évidence dans le long processus de démocratisation du Mali déjà initié dans les années 90. Ensuite, faire le “state building” avant les élections, c’est ignorer le fait que seul le suffrage universel peut ramener la légitimité indispensable au bon fonctionnement des institutions.
La légitimité devenant ainsi le socle sur lequel va finir par reposer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
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