Sur la Présidence du Conseil de l’Union européenne du Grand-Duché de Luxembourg
July 8, 2015 by Charles Goerens
Monsieur le Président, Monsieur le Président de la Commission, Monsieur le Président du Conseil de l’Union, nous venons de prendre connaissance des priorités de la présidence luxembourgeoise.
les nôtres, celles de mon groupe, dont la promotion de la croissance, l’ouverture des marchés de l’avenir, la mise en œuvre du marché unique numérique, sans oublier l’obligation de réussite en matière de lutte contre le changement climatique et la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Des sujets récurrents, certes, mais cette fois-ci, c’est différent.
L’actuelle présidence du Conseil de l’Union ne sera pas exclusivement jugée sur le nombre de lois qu’elle fera adopter, ni sur la façon dont elle assumera ses obligations protocolaires. Non, cette fois-ci, c’est différent. L’heure n’est plus aux phrases creuses, ni à l’optimisme de circonstance, encore moins aux “il n’y a qu’à…, il faut que …”
Nous sommes devenus moins nombreux à défendre le projet de l’Europe. Ici, dans cette enceinte même, un nombre impressionnant de collègues ne cachent pas, ou plus, leur plaisir de voir la construction européenne secouée dans ses fondements. Nous avons besoin, en ce début d’été 2015, d’une volonté inébranlable de préserver l’essentiel: le lien entre nos nations, entre les citoyens qui vivent dans nos nations.
Ayons le courage et la détermination de défendre nos libertés. Soyons prêts à accueillir les réfugiés. Si ceux-ci ont réussi à échapper à l’enfer de Syrie – souvent au péril de leur vie – ce n’est certainement pas pour aller se noyer au large des côtes italiennes.
C’est sur l’irréductibilité de la dignité humaine que repose le projet européen et non sur les approches malthusiennes qui font croire aux citoyens que les limites sont déjà atteintes, alors que nous n’avons même pas encore commencé à explorer de nouvelles possibilités de coopération.
C’est dans cet esprit, je l’espère, que nous resterons encore assez nombreux à garder le cap, à mobiliser les ressources nécessaires au maintien de la monnaie unique, qui est bien plus qu’une affaire d’argent.
Au regard de la tâche historique qui est devant nous, renoncer à consacrer 0,1 ou 0,2 % du PIB à court terme au sauvetage de nos acquis risquerait de nous coûter un multiple de ces montants à l’avenir avec à la clef une Europe en lambeaux.
Nous comptons sur votre présidence comme sur celles qui vont suivre. Ne laissons pas notre Europe offerte au moins-disant fédéral, ni aux nationalistes.
En résumé, ce qui est devant nous, c’est l’organisation de la solidarité, de la répartition des charges et de la responsabilité.
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