Sur la deuxième modification de l’accord de Cotonou du 23 juin 2000
June 13, 2013 by Charles Goerens
Madame la Présidente, Cotonou est devenu synonyme de coopération régionale, de solidarité et de coopération économique et commerciale, de dialogue politique et de partenariat, de régionalisation qui reste, quand même, le parent pauvre de cette coopération – en fait, j’aurais souhaité qu’on puisse aller plus loin – et aussi de promotion de certains acteurs dont on ne parle pas assez souvent, notamment des acteurs non étatiques que sont la société civile et le secteur privé.
Cet accord, il faut l’adapter et notre collègue, Michael Cashman, a insisté sur cette nécessité. Pourquoi? Parce que la mondialisation influe sur tous les domaines de notre vie quotidienne et sur la nature et le contenu de nos relations internationales. La mondialisation est à la fois une source de création de richesses et un moteur d’inégalité. Alors, pour bien agir, il faut que l’accord de Cotonou réponde à la nécessité et à la volonté de faire en sorte que nos relations avec nos partenaires deviennent un moteur d’intégration et pas l’inverse. D’où l’appui à l’approche inclusive, d’où aussi l’inscription du respect des valeurs fondamentales dans cet accord.
Je voudrais rendre hommage à l’action menée si courageusement par notre ami, Michael Cashman. En fait, pour être politiquement correct, il faudrait l’appeler non pas “Cashman” mais “Cashperson” – juste pour la petite histoire. Je crois qu’il a bien mené le débat. Il a trouvé une issue politique intelligente à son analyse et, pour la petite ironie de l’histoire, je voudrais juste rappeler que l’absence de respect des valeurs fondamentales que tu stigmatises dans ton rapport est, en fait, un héritage de l’ère coloniale. Donc, aujourd’hui, nous sommes en fait en train d’éliminer l’un des derniers reliquats de nos relations coloniales avec le continent africain.
Un regard vers l’avenir: comme le commissaire l’a dit, après 2020, il faudra trouver une suite à l’accord de Cotonou. Il a été si original qu’on ne peut pas l’abandonner. Je ne voudrais pas que cela donne lieu à une alternative vaseuse. Il faut, dès maintenant, dire oui à la pérennisation de notre relation privilégiée avec les pays ACP.
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