Soudan et Soudan du Sud
May 23, 2012 by Charles Goerens
Outre l’attention que mérite la situation conflictuelle entre le Nord et le Sud Soudan, mon intérêt personnel dans la recherche d’une solution s’explique par le fait que j’ai été l’un des signataires de l’accord de paix global en 2005 à Nairobi où j’ai apposé ma signature au nom de l’UE.
Les problèmes que nous connaissons aujourd’hui étaient déjà connus avant l’indépendance du Sud Soudan et même au moment de la signature de l’accord 5 ans plutôt.
Ainsi, tout le monde s’accorde-t-il à reconnaître qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. Ce qui a changé, c’est sa dimension. Après l’indépendance du Sud, ce n’est plus un différent intra étatique, mais interétatique, donc international.
Le Service Européen de l’Action Extérieure, quant à lui, à fait ce qu’il pouvait, c’est-à-dire privilégié la recherche d’une solution respectueuse du droit international.
Après les diverses tentatives de médiation de l’Union africaine, après le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, après la résolution 2046, les repères qui jalonnent la route d’un arrangement politique sont connus.
Les efforts déployés par les institutions africaines commencent dès lors à montrer leur utilité. L’UE a appuyé cette capacité de prise en main par l’Afrique de ses propres intérêts de sécurité dès le début des années 2010. L’UE reste aussi, de nos jours, un partenaire indispensable des deux pays issus de la séparation du Soudan.
1er acteur humanitaire, 1er acteur de développement, 1er acteur du dialogue politique avec les Soudanais tant du Nord que du Sud, l’UE détient l’une des clés, mais pas la seule. L’UE, ce faisant, s’attaque à l’une des causes sous-jacentes de la situation plus qu’inquiétante: la pauvreté, l’extrême pauvreté, qui mine les bases de toute stabilité durable.
Les Sud-Soudanais ainsi que leurs partenaires du Nord sont coresponsables, cependant, de l’issue à trouver. Ils doivent se montrer à la hauteur. La présence de l’UE est bien supérieure à sa visibilité. Il n’y a pas d’alternative à la démarche politique.
La seule alternative à la recherche d’une solution serait le retour au conflit où l’on a vu crever (passez-moi l’expression) 2 millions de personnes au cours de deux décennies.
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