Situation humanitaire après les inondations au Pakistan
September 7, 2010 by Charles Goerens
Madame la Présidente, à l’heure actuelle, le plus grand lac du monde se situe au Pakistan, pour reprendre les termes de la responsable d’Oxfam pour ce pays.
En fait, au regard des souffrances et de la misère générées par les inondations d’une rare ampleur, il me paraît déjà approprié de parler d’un océan de problèmes, de peines, de souffrances et de désespoir.
Notre responsabilité à tous est engagée. Pourquoi?
D’abord parce que les vingt millions de victimes directes de cette catastrophe ne peuvent pas s’en sortir toutes seules. Ensuite, notre responsabilité c’est celle de l’Union européenne, mais c’est aussi celle des États membres, ce qui revient au même. Le moment est venu, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, de mettre fin à cette distinction artificielle, qui n’a vraiment plus de raison d’être.
L’Europe assume bien entendu ses responsabilités et vous en offrez l’exemple, Madame la Commissaire. L’Europe fait même cela de façon exemplaire. N’est-ce pas l’Union européenne qui, en règle générale, s’avère être le premier bailleur de fonds pour ce qui est de l’action humanitaire? D’autres seraient bien inspirés d’accroître leur contribution pour aider le Pakistan à sortir de la misère qui va résulter des présentes inondations. Je pense notamment aux États milliardaires et aux puissances pétrolières de cette région du monde.
Est-ce à dire que nous, Européens, sommes parfaits? Non. Je crois que nous pourrions même faire mieux sans pour autant devoir dépenser davantage. Il y a d’abord le rapport Barnier, qui vise la mutualisation des moyens et outils que peuvent engager les vingt-sept lors d’une catastrophe. Qu’attend-on pour mettre enfin en œuvre les conclusions de ce rapport?
Vient ensuite le manque de visibilité de l’Union européenne. Il ne s’agit certes pas de l’aspect le plus important mais il faut y remédier, non pas dans un élan de vantardise ou de générosité affichée. Ce qui importe, en l’occurrence, c’est que l’Union entreprenne tout pour se profiler dans ce qu’elle sait faire de mieux, c’est-à-dire s’affirmer de façon perceptible comme le premier acteur humanitaire du globe et exceller dans ce qui se précise comme étant sa vraie vocation, c’est-à-dire devenir une véritable puissance de paix.
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