Intervention en plénière à l’occasion du débat sur “la préparation du sommet humanitaire mondial”
May 10, 2016 by Charles Goerens
Strasbourg, 10/05/2016
“Quiconque fréquente les grands sommets onusiens, assiste régulièrement à des cérémonies d’autosatisfaction et d’autofélicitation. La communauté internationale a raison de se féliciter d’avoir réussi à atténuer les souffrances dans l’une ou l’autre crise.
Cela ne devrait pas nous voiler la face devant trois aspects dramatiques qui vont hypothéquer le Sommet humanitaire mondial des 23 et 24 mai à Istamboul:
1. La sécurité de plus en plus menacée des missions médicales
2. La multiplication des foyers de crise, acceptée comme une fatalité
3. Le gouffre entre l’engagement des Etats, notamment de l’UE, et les résultats effectifs
Premièrement, la sécurité de plus en plus menacée des missions médicales, est-ce le fait de la bêtise humaine, de la mauvaise foi des seigneurs de guerre ou des deux à la fois? Le non-respect de l’impartialité de l’action humanitaire est inacceptable.
Les Etats représentés à Istamboul feraient bien de mettre un terme à ces pratiques.
A la multiplication des foyers de crise, l’intervention militaire n’est en général pas la réponse à donner. C’est pourquoi la diplomatie doit se mobiliser à temps. Pas n’importe laquelle mais la meilleure des diplomaties possibles. Les Etats représentés à Istamboul feraient bien de se le rappeler.
Les engagements pris par l’UE sont généreux, certes, aussi ses engagements sont-ils régulièrement renouvelés, pour la simple raison qu’ils n’ont pas été tenus. Pour les Etats membres de l’UE, c’est une question de crédibilité. Nos Etats membres feraient bien de se le rappeler.
Il ne suffit pas de constater que d’autres, que presque tous les autres font moins que l’UE et ses Etats membres. Ce n’est pas pour les Vingt-huit une raison de baisser la garde devant l’ampleur du défi.
Bonne chance, Christos, à Istamboul!”