Chronique Le Jeudi: Le changement climatique: Notre responsabilité

October 14, 2010 by Charles Goerens

Le changement climatique: Notre responsabilité
Les pays en développement sont condamnés à subir les conséquences les plus fâcheuses du changement climatique. Cette situation est d’autant plus cocasse que les pays du Sud à faible développement économique n’y sont pour rien.
Défiés tant par l’ampleur que par la fréquence des catastrophes naturelles (inondations, périodes de sécheresse, ouragans…), les pays du Sud doivent intégrer les changements importants résultant du dérèglement climatique dans leur propre stratégie de développement.
Que faire lorsque ces catastrophes surviennent?
Dans les jours qui suivent le déclenchement des catastrophes, les premiers secours s’organisent, d’une façon générale, assez rapidement. Le monde extérieur, sensibilisé par les images alarmantes, se mobilise dès que les premiers appels à l’aide se manifestent. Cette phase marquée par une très forte mobilisation, toutefois, est assez éphémère étant donné qu’au bout de quelques jours, lesdits faits ne figurent plus au journal de 20 heures.
Vient ensuite la phase de réhabilitation. Celle-ci vise à faciliter le retour à une vie sinon normale du moins un peu plus supportable pour les victimes.
La troisième phase, celle de la reconstruction, a pour but d’offrir des solutions plus durables aux populations sinistrées. Les besoins en hommes et en capitaux, requis pour réaliser les phases d’aide humanitaire d’urgence, de réhabilitation et de reconstruction, dépassent en général les moyens dont disposent les pays en développement. Bref, ils ne peuvent pas s’en sortir tout seuls.
Comment faut-il dès lors s’organiser pour permettre aux populations des pays en développement de surmonter les difficultés résultant du changement climatique?
La responsabilité des nations industrialisées est engagée à plus d’un titre. D’abord, leur promesse de consacrer 0,7% de leur Produit intérieur brut à la coopération au développement est loin d’être réalisée. À l’exception de la Norvège, de la Suède, du Danemark, des Pays-Bas, du Luxembourg et de la Belgique, les États industrialisés n’arrivent pas à tenir leur promesse, renouvelée d’ailleurs pour ce qui concerne les États membres d’ l’UE dans le cadre du consensus européen du développement de 2005.
De plus, une plus grande vulnérabilité des pays en développement souligne de surcroît leur incapacité de faire face, sans appui extérieur, aux risques inhérents au changement climatique dans l’avènement duquel ils ne portent pour ainsi dire aucune responsabilité.
À la conférence de Copenhague, les pays de l’Annexe 1 (pays industrialisés), mis au pied du mur par les pays du Sud, ont finalement accepté de réserver un montant, insuffisant certes, à l’atténuation de l’impact du changement climatique sur les pays en développement. Ce montant doit constituer de l’argent additionnel. Si par contre les 7 milliards à verser par l’UE à ce titre étaient prélevés sur les sommes d’ores et déjà allouées à des fins de développement, cela reviendrait tout simplement à déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Le succès de la conférence de Cancún est loin d’être acquis. Ne serait-il pas plus judicieux de renoncer à semer la confusion là où nous avons besoin de repères solides dans la recherche d’une solution?

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Member of the European Parliament (Renew Europe)

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